Le « gothique tardif », une évolution de l'art gothique, en particulier dans ses éléments décoratifs, peut encore être trouvé en Europe du Nord jusqu'au début du 16e siècle. C'est bien la transformation de la perception des volumes et de l'espace intérieur par la planitude des murs et par cet équilibre nouveau entre les lignes verticales et les lignes horizontales qui marquera une réelle avancée. Les enluminures des frères Limbourg dans les « Très Riches Heures » de leur mécène Jean de Berry sont un reflet des constructions nouvelles de l'époque et de cette vie de cour partagée avec la société princière. Nef de Notre-Dame de la Couture (1180-déb XIIIe siècle). Les voûtes deviennent plus complexes grâce à une augmentation du nombre de nervures. Le maître d’œuvre, différent du temps d’Arnoul, imposa le style gothique normand : les colonnes qui composent les arcades sont doubles, les tailloirs prennent une forme circulaire ou polygonale, des trilobes percent les murs. Cette voûte prend le nom de « croisée d'ogives » : chaque quartier de la voûte semble être porté par ces arcs diagonaux ou ogives qui dissimulent et renforcent leurs arêtes : ainsi, les arcs ogivaux qui se croisent constituent un squelette indéformable, que l'on renforce encore par d'autres arcs Cette ornementation chromatique, tout en contribuant à la protection de l'église, notamment du gel, participe à l'effet de transparence, favorisant la confusion visuelle entre la paroi et l'enveloppe et niant la réalité lithique de l’édifice sous le voile d'une luminance incarnée[8]. 96 (flèche détruite le 15 avril 2019, devant être reconstruite à l'identique), 67,2 (bâtiment) - Ancienne tour (démolie) 151,6. ), Roland Recht, L'élimination du chapiteau à l'époque gothique : vers un "6e ordre" d'architecture ? Les églises méridionales montrent une nef unique ou deux vaisseaux d’égale hauteur. La cathédrale de Palma de Majorque se caractérise par un volume intérieur exceptionnel et des voûtes reposant sur des piliers extrêmement élancés. Le gothique primitif comme un nouveau style au XIIe siècle. En effet, il n'est guère possible d'établir une distinction très franche entre ces deux spécialités : les miniatures gothiques montrant un chantier cathédral intègrent généralement les sculpteurs à l'équipe des tailleurs de pierre et les livres de compte des cathédrales, d'une précision pourtant scrupuleuse, se contentent de consigner des gages légèrement supérieurs pour les sculpteurs, admettant tacitement une compétence particulière pour mettre la pierre "en image". Dans le nord de l'Europe, le vitrail est une forme importante et prestigieuse de peinture jusqu'au 15e siècle, quand il est supplanté par la peinture sur panneau. Inversement, le travail des verriers augmente avec l'agrandissement des verrières et des roses. La hauteur maximale des voûtes de ces églises culmine à 28 mètres à Saint-Bertrand de Comminges et aux Jacobins, mais la hauteur moyenne se situe entre 20 et 25 mètres (Notre-Dame de la Dalbade et Augustins de Toulouse, cathédrales de Lavaur et Lodève, églises de la ville basse de Carcassonne). L’art gothique s’est d’abord illustré en France, dans la région de l’Île-de-France, région entourant Paris. Le gothique flamboyant est plus un style qu'une période, le qualificatif « flamboyant » aurait été employé pour la première fois par Eustache-Hyacinthe Langlois, « antiquaire » normand, pour décrire les motifs en forme de flammes articulés en soufflets et mouchettes, se développant en nombre dans les remplages les baies, les rosaces ou sur les gâbles de l'époque. À Prague, l'Empereur Charles IV, qui avait opté dans un premier temps pour une conception française en faisant appel à Mathieu d'Arras, à la cathédrale Saint-Guy, y renonce, au profit d'une conception révolutionnaire. D'ailleurs, dans les régions de forte tradition maritime, comme la Normandie ou la Bretagne, les charpentiers étaient à la fois constructeurs de navires et de charpentes d'églises. Ce sont les Italiens qui, au XVII e siècle, baptisent l'art français de manière péjorative "art gothique", pour signifier barbare. Souvent, des quêteurs promènent ces reliques en procession à travers les diocèses voisins, faisant la promotion de l’édifice à construire et recueillant au passage les offrandes. De nombreux autres procédés architecturaux ou décoratifs ont été employés. Plus au sud, de puissantes abbayes, comme Charroux, Saint-Maixent, Maillezais et Notre-Dame des Fontenelles, introduisent largement aux XIIIe et XIVe siècles l'architecture nouvelle dans la reconstruction partielle ou totale de leur abbatiale[62]. Chœur de la Cathédrale Notre-Dame de Saint-Bertrand-de-Comminges (1304-1352). Cœur de la basilique Saint-Urbain de Troyes. Mise au tombeau du Christ de l'abbaye de Solesmes. Même si elle ne fut consacrée qu'en 1163, les travaux de la cathédrale Saint-Étienne de Sens ont commencé en 1135 et de fait elle est considérée comme la première des cathédrales gothiques. Les corps de métiers qui généreusement financent l’installation de quarante-cinq verrières dans le déambulatoire de Chartres n’en sont pour autant pas moins intéressés : en même temps qu’une œuvre pieuse, ils se font, à la manière de nos mécènes contemporains, une prestigieuse promotion commerciale puisqu’en admirant les splendides vitraux, les fidèles ne pourront ignorer leurs noms et leurs activités. « Gotico » est ensuite repris dans un sens péjoratif par le critique d'art Giorgio Vasari en 1530, qui fait, lui, référence au sac de Rome par les « barbares » Goths. Les réalisations de cette époque sont encore qualifiées de rayonnantes sans que rien de précis ne vienne justifier cette appellation. Abandonné vers 1520, le gothique perpendiculaire connaît un certain regain dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, tel le palais de Westminster vers 1850. Le caractère le plus frappant de ce style d'architecture est la brisure très aigüe des arcs en lancette, surtout dans les chœurs, portails et clochers tandis que les croisées d'ogives sont presque toujours réalisées sur plan barlong. À la différence de l'église romane souvent construite de façon empirique, la cathédrale gothique est une œuvre dont la complexité ne supporte pas une telle approche : aux plans d'édifices romans tracés directement, grandeur réelle, sur un sol préalablement nivelé, l'architecte gothique oppose des projets planifiés et subtils, ou intervient la géométrie, l'optique, etc. Le fade goût des monuments gothiques Contrefort massif maçonné supportant les arcs-boutants, la culée est généralement couronnée par un pinacle. Église Saint-Maclou de Rouen, construite entre 1437 et 1517. Les régions concernées sont donc les départements actuels de la Haute-Garonne (Toulouse), le Tarn (Albi), le Tarn-et-Garonne (Montauban), l’Ariège, le Gers, l’Aude, les Pyrénées-Orientales, l’Hérault, ainsi que ponctuellement dans d’autres départements limitrophes. L’écho qui en ressort est tout aussi impressionnant. Escalier de l'aile Longueville du Château de Châteaudun (1491-1518). En architecture, l'utilisation de la « brique et pierre », pourtant présente sur les édifices dès le XVIe siècle, tend à se généraliser (château d'Ainay-le-Vieil, Aile Louis XII du Château de Blois, l'hôtel d’Alluye de Blois). Si on applique essentiellement le terme de gothique méridional à des édifices de culte, églises et cathédrales, les principes de leur architecture peuvent se retrouver dans des bâtiments servant à d’autres usages : sobriété de la construction, absence ou limitation de la décoration sculptée, aspect massif, éléments de défense. La cathédrale de Sées n'en comporte pas, mais elle était prévue à l'origine. On retrouve une explication du lien entre Dieu et la lumière dans la Bible, dès le livre de la Genèse (1, 4-5) : « Dieu vit que la lumière était bonne et Dieu sépara la lumière des ténèbres... » Cette métaphore se trouve en de nombreux versets, par exemple en l'évangile selon saint Jean 3, 19 : « La lumière est venue dans le monde et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Enfin, elles sont à la frontière de régions dynamiques au niveau des inventions architecturales : la Bourgogne (arc brisé inventé à l'abbaye de Cluny, arcs-boutants inventés à Cluny et Vézelay), la voûte sur croisée d'ogives du monde anglo-normand (cathédrale de Durham, abbaye de Lessay). Cependant, l'expression « cathédrale de lumière » est à nuancer : les vitraux qui filtrent la lumière naturelle ont tendance à assombrir les églises et cathédrales d'autant plus que la fumée des bougies et des encens encrassent les murs et vitraux qui se colmatent et s'opacifient au cours des siècles (vitraux lixiviables)[77] ; le clergé du XVIIe siècle et surtout du XVIIIe siècle qui recherche plus de clarté privilégie ainsi les vitreries claires aux bordures décoratives et les vitraux en grisaille qui rendent les églises moins sombres[78]. La France s'impose ainsi comme la première puissance de l'occident chrétien qui se manifestera par les deux croisades du règne de Saint-Louis et la fondation à Paris de la première université d'Europe. Si humble qu'on l'oublie également, le mortellier ou "gâcheur de mortier" est représenté sur pratiquement toutes les miniatures, au pied de l'édifice gothique. Bien que l'ogive équilatérale soit le plus souvent utilisée, l'ogive en lancette se retrouve fréquemment et est une grande caractéristique du style. Ses détracteurs voient ce type d'art médiéval comme non raffiné et trop éloigné de l'esthétique et des proportions de l'art classique. C'est un style architectural de transition entre l'art gothique et la Renaissance. À la tête des métiers du bois, le maître charpentier intervient du début à la fin du chantier. Il est gardé au musée Condé à Chantilly, en France. Chœur des Jacobins de Toulouse (1275-1315). La forme des piles, la décoration des chapiteaux, la proportion des niveaux (grandes arcades, triforium, fenêtres hautes)... participent tous à l'expression de l'esthétique de l'architecture gothique : Ainsi, les éléments architecturaux ont été mis au service de choix et de recherches esthétiques. Malgré ces survivances, le coup fatal est donné en 1526 avec la création par François Ier de l'École de Fontainebleau : cette nouvelle vague d'artistes italiens, plus nombreux qu'auparavant, a une grande influence sur l'art français en créant une véritable rupture de par les innovations de ces artistes, aussi bien dans la décoration intérieure que dans l'application plus savante des ordres antiques en architecture. L'effet obtenu surprend aussi bien par l'absence de transept que par une ouverture visuelle sur le double bas-côté se prolongeant autour du chœur : en résulte une perspective longitudinale avec une impression d'immense espace intérieur libéré de tout cloisonnement et dont les volumes ouvrant les uns sur les autres entrent en totale opposition avec le modèle chartrain qui met surtout l'accent sur la hauteur et l'axe menant au chœur[30]. Nef de la cathédrale de Laon (vers 1200). De même, l'élan ascensionnel des cathédrales françaises est nié par le jeu de polychromie horizontale des assises blanches et noires alternées hérité de la tradition italienne romane (baptistère de Florence). La composition est encadrée de tours dont la verticalité est accentuée par de longues et étroites baies en lancettes. : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Le XIVe siècle est un siècle marqué par les problèmes économiques et une crise agricole liée au début du Petit âge glaciaire. nécessaire]. Les fenêtres cintrées sont étroites par rapport à leur hauteur et sont sans entrelacs. Une fois encore, à Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes, les réalisations du XVIIe siècle n’altèrent en rien ni la qualité, ni la cohérence du style gothique initial, même si, comme à Narbonne, on note une interprétation classicisante des sculptures médiévale lors des réalisations modernes de l'édifice[59]. L'église-halle comprend en général une nef et des bas-côtés de hauteur égale. Apparu dès le milieu du XIVe siècle au cloître de Gloucester, ce courant du gothique est marqué par les réalisations de Thomas de Cambridge. Pour leur part, les menuisiers n'ont besoin pour leurs travaux, que de petites pièces de bois, ou bois "menu". Ce sont des temples de la statique, attachés à une … À la fin du siècle, les livres imprimés avec des illustrations, encore majoritairement sur des sujets religieux, ont deviennent rapidement accessibles à la classe moyenne, tout comme les gravures d'assez haute qualité par des graveurs comme Israhel van Meckenem et Maître ES. Il comprend un ou plusieurs arcs clavés et une ou plusieurs culées chargés de pinacles. La dominante monumentale marquant l'ensemble de la production artistique de l'époque dont la sculpture, apparaît avec netteté lorsque Philippe le Hardi, fait appel en 1383, au maître d’œuvre Claus Sluter pour réaliser, prés de Dijon, le chantier de sa Chartreuse de Champmol. Leurs murs épais et les voûtes peu élancées, héritage de l’époque romane, expliquent le peu d’ampleur des arcs-boutants. Berceau de l'art gothique, l'école d’Île-de-France couvre aussi l'Artois et la Picardie et impose ses formules à l'ensemble du territoire français. Double rosace de la cathédrale de Reims, typique de l'art de la lumière du gothique. Dans la première moitié de 1416, le Duc de Berry et les trois frères Limbourg, tous âgés de moins de 30 ans, sont reportés comme décédés, possiblement de la peste, laissant le Très Riches Heures inachevé. Des images de la Vierge Marie sont transformées de la forme byzantine emblématique à la forme d'une mère plus humaine et affectueuse, câlinant son bébé, se balançant de la hanche, et montrant les manières raffinées d'une dame de court aristocrate. Dans un premier temps, on eut l'idée d'habiller ces arêtes de pierres travaillées séparément pour régulariser le tracé. Narbonne, élévation de la nef, début XVIIIe siècle. Son dévoilement à Florence en 1423 est presque immédiatement suivi par la peinture de la chapelle Brancacci par Masolino et Masaccio (1424-1426), qui commence à évoluer du gothique vers un autre style. Elle apparaît avec netteté dans le domaine de la sculpture où l'on abandonne la formule éclatée de la première moitié du siècle pour accompagner à nouveau l'architecture (chartreuse de Champmol). Au premier étage, l’ancienne salle du sénéchal, transformée en une « salle à parer », manifeste cet abandon progressif des chapiteaux, réduit ici à une simple moulures. l'hôtel de ville), à Gdańsk (par ex. Dans un contexte civil, la multiplication nouvelle des ornements de couronnement et le percement de fenêtres dans les courtines du château fort, véhicule une notion inédite de luxe alors que l'abondance des ouvertures et des motifs architecturaux participe à la féerie du château. Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Clermont (1248-1350). Ce terme fut créé par Kurt Gerstenberg (de) en 1913 dans un contexte politique de confrontations nationalistes. Les charpentiers ont besoin pour leurs travaux de belles pièces de bois, si possible bien sec, et en grande quantité. Le gothique curvilinéaire (ou « decorated style ») se distingue par des baies gothiques très travaillées. Il est surmonté par des archivoltes. Lieu de passage, de brassage, la Picardie et l'Île-de-France voient les premiers maîtres gothiques synthétiser toutes ces influences[10]. Pour autant, les travaux sont repris dans le bras sud du transept, en plein cœur du XVIIe siècle, dans une volonté de poursuivre les croisées d'ogives à arcs-boutants de la nef, et de respecter son ornementation gothique. ». La confection des grilles ouvragées, des peintures de portes et de toute la ferronnerie ornementale revient aux serruriers de fer. Il est encore facile de rattacher la plupart des églises « ordinaires » à des écoles régionales mais les cathédrales, constructions hors normes échappent le plus souvent aux influences locales. La peinture durant la période gothique est pratiquée dans quatre médias principaux : fresques, peintures sur panneau, enluminure de manuscrits et vitraux. Ils sont utilisés bien avant l'apparition des premiers bâtiments gothiques[note 1],[note 2]. Le triforium à quatre arcades brisées, soulignées par deux bandeaux profilés en amandes, devient ici « continu », créant ainsi une puissante horizontale[27]. Ces proportions s’apparentant au gothique septentrional démarquent la cathédrale d’Albi des principales églises du gothique méridional. Dans l'ensemble, toutes les cathédrales normandes sont construites sur un même plan qui comporte une nef, des bas côtés simples, un transept, des chapelles rayonnantes ouvrant sur le déambulatoire. Des architectes français seront employés jusqu'à Chypre ou en Hongrie[31]. On peut même citer, au début du XVIIIe siècle, un projet d'église pour les Célestins d'Orléans par Guillaume Hénault, en gothique flamboyant. Recherche parmi 230 000+ dissertations. Les innovations techniques permettant aux constructions de s'affranchir de certaines contraintes qui dictaient leur forme, une nouvelle architecture réinterprète son patrimoine historique, et après le néo-classique, le néogothique fait son apparition, particulièrement en Angleterre suivie par les États-Unis dans les années 1840. Le succès du néo-gothique se prolongea jusqu'au début du XXe siècle dans de nombreux gratte-ciel, notamment à Chicago et New York. Néanmoins, ils ont servi d'exemple pour les générations de peintres les suivant, qui s'étend bien au-delà de la peinture miniature. Bras sud, Basilique Saint-Nicolas-de-Port (deb XVIe siècle). Dans cet art en pleine mutation, les jardins deviennent plus importants que l'architecture : l'arrivée à Amboise d'artistes italiens dont Pacello da Mercogliano fut à l'origine sous Charles VIII de la création des tout premiers jardins de la Renaissance française grâce à de nouvelles créations paysagistes, l'installation d'une ménagerie et des travaux d'acclimatation agronomique conduites à partir de 1496 aux « Jardins du Roy » alors situés au sein du Domaine royal de Château-Gaillard[55]. À la suite de ses victoires face à Jean sans Terre, Philippe-Auguste annexe le territoire au domaine royal en 1204 : L'influence de l’art gothique francilien survient alors rapidement dans l'architecture militaire : Depuis Paris, la forteresse médiévale du Louvre inspire non seulement les donjons de Rouen et de Lillebonne mais aussi les tours Talbot de Falaise et du Prisonnier de Gisors. Ces décors ont fait l'objet des recherches de l'archéologie du bâti, discipline qui a pris son essor dans les années 1990. Ils sont suivis par les ordres mendiants tels que les franciscains (Saint-François d'Assise, Santa Croce de Florence) et les dominicains (Santa Maria novella de Florence). L'escalier, château de Chaumont-sur-Loire (1498-1510). En règle générale, l'arc-boutant est pour ainsi dire inconnu, rendus inutiles par les voûtes bombées d'influence angevine qui permettent ainsi de simplifier les solutions d'équilibre matériel. Sortant de l'anonymat où il était cantonné durant l'époque romane, l'architecte gothique grave fréquemment son patronyme sur la pierre tombale ou sur le labyrinthe, il signe ses contrats, ses plans, ses livres de comptes... Il devient donc plus facile d'apprécier son rôle dans le chantier d'une cathédrale. La diffusion des innovations techniques rend le travail plus productif. Basilique Notre-Dame de l'Épine (1406-1527). L’effondrement de la coupole de l’église Hagia Sophia à Constantinople avait illustré ce problème. Le clergé séculier est alors tenté par un certain faste architectural. Arc dont la courbe inférieure est formée à partir de deux demi-arcs symétriques s’appuyant l’un sur l’autre. À la même époque, l'Angleterre développe une expression architecturale particulière, appelée gothique perpendiculaire. À partir du milieu du 14e siècle, des recueils avec du texte et des images découpées en gravure sur bois deviennent abordables pour les curés dans les Pays-Bas, où ils sont le plus populaires. S'y adjoint une instabilité politique : si les victoires de Charles V n'avaient plus laissé aux anglais que la possession de cinq villes dans le royaume, les conflits de la guerre de Cent Ans reprennent de plus belle lorsqu'en 1392, son fils Charles VI donne des signes d'aliénation. Traversant les terres anglo-bourguignonnes, la Chevauchée vers Reims permet au roi de confirmer sa légitimité en se faisant sacrer à Reims le dimanche 17 juillet 1429. Le développement le plus important et caractéristique de la période du gothique primaire est l'utilisation de l'ogive aussi bien pour la nef que pour des portes et des fenêtres. Le 18 avril 1601, le roi et la reine Marie de Médicis posèrent la première pierre du nouvel édifice. Ils ont travaillé dans une tradition d'Europe du Nord, mais affichent aussi des influences de modèles italiens. Art français, art ogival, art gothique… Ces différentes appellations témoignent des difficultés rencontrées pour définir l'art nouveau qui s'épanouit en Europe entre les XII e et XVI e siècles. Leurs façades sont assez semblables: de vastes porches couvrent d’importants portails, au-dessus, une grande baie en tiers-point remplace la rose habituelle. Elle se diffuse rapidement au nord puis au sud de la Loire et en Europe jusqu'au milieu du XVI siècle et même jusqu'au XVII siècle dans certains pays. En 1499, Louis XII confia la réalisation des jardins du Château de Blois à la même équipe qui fut engagée par la suite par Georges d'Amboise pour réaliser des parterres sur différents niveaux sous son Château de Gaillon[56]. N'est-ce pas un spectacle empreint de toutes nos sublimités terrestres que l'aspect d'une ville dont les toits pressés, presque tous disposés en amphithéâtre devant un joli port, sont surmontés d'un magnifique portail à triglyphe gothique, à campaniles, à tours menues, à flèches découpées[73]? nécessaire]. Le transept nord est achevé en 1643, et le transept sud en 1690. Elle apparaît avec netteté dans le domaine de la sculpture où l'on abandonne la formule éclatée des siècles précédents pour accompagner à nouveau l'architecture[35]. Vitrail dans une baie de la cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges. En Italie, l'influence classique est encore grande, mais l'art gothique fait une percée dans les sculptures de chaires telles que la chaire du baptistère de Pise (1269) et la chaire de Sienne. Le style gothique apparaît essentiellement en Haute-Picardie[9] et en Île-de-France, les tout premiers édifices « protogothiques » naissant dans la région francilienne. Les autres pays d'Europe commencent à s'intéresser à cette nouvelle forme architecturale comme en Angleterre à Canterbury et Salisbury ou en Espagne à Tolède et Burgos. La travée n’apparaît plus désormais comme l’élément fondateur du volume intérieur : Cette dominante monumentale marque l'ensemble de la production du XVe siècle.